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Ousmane Sow naît à Dakar en
1935, d’une mère saint-louisienne et d’un père
dakarois de trente ans son aîné. Il grandit à Reubeuss,
un des quartiers les plus chauds de Dakar, où il reçoit
une éducation extrêmement stricte au cours de laquelle son
père le responsabilise très jeune. Il hérite de ce
père, la rigueur, le sens du devoir, le refus des honneurs et un
esprit libre. A la mort de celui-ci, et malgré un immense attachement
à sa mère, il décide de partir pour Paris, sans un
sou en poche. Il se fait héberger dans les commissariats, et connaît
la douceur d’une France alors terre d’accueil. Tout en pratiquant
divers petits métiers, et après avoir renoncé à
suivre l’enseignement de l’école des Beaux-Arts, il
passe un diplôme de kinésithérapeute.
Bien que sculptant depuis l’enfance, c’est seulement à
l’âge de cinquante ans qu’il fit de la sculpture son
métier à part entière. Mais la kinésithérapie
qu’il exerça jusque là n’est sans doute pas
étrangère au magnifique sens de l’anatomie que l’on
trouve dans son œuvre. Durant toutes ces années d’activité,
il transforme la nuit son cabinet médical et ses appartements successifs
en ateliers de sculpture, détruisant ou abandonnant derrière
lui les œuvres qu’il crée.
Jusqu’à sa première exposition, organisée par
le Centre culturel français de Dakar en 1987, on ne connaît
rien de sa création, si ce n’est l’extrait d’un
film d’animation qu’il avait lui-même réalisé
et qui mettait en scène des petites sculptures animées.
Six ans seulement après cette première exposition à
Dakar, il expose à la Dokumenta de Kassel en Allemagne. Et en 1995,
le Nouba assis et le Nouba debout clôturent l’exposition organisée
à Venise, au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire
de la Biennale.
C’est en 1984, inspiré par les photos de Leni Riefenstahl
représentant les Nouba du Sud Soudan, qu’il commence à
travailler sur les lutteurs de cette ethnie et réalise sa première
série de sculptures : Les Nouba. En 1988, naîtront Les Masaï,
en 1991 Les Zoulou, et enfin, en 1993, Les Peulh.
En 1991, il achète le terrain sur lequel il construit sa maison,
née de son imagination. Recouverte entièrement de sa matière,
murs et carreaux, elle représente symboliquement le Sphinx et est
la préfiguration de sa future série sur les Égyptiens.
C’est dans la cour de cette maison que naît la bataille de
Little Big Horn, une série de trente-cinq pièces, exposée
à Dakar en janvier 1999, en avant-première de l’exposition
parisienne sur le Pont des Arts, qui réunit toutes ses séries,
et attire plus de trois millions de visiteurs.
En 2001, il confie aux Fonderies de Coubertin et aux Fonderies Susse la
réalisation de trois bronzes, à partir de ses originaux
: « La Danseuse aux cheveux courts » (série Nouba),
« le Lutteur debout » (série Nouba) et « La Mère
et l’Enfant » (série Masaï). Ces trois pièces
ont été exposées au printemps 2001 à Paris
au Musée Dapper. Ont été réalisées
depuis : « Le lanceur » (série Zoulou), et «
Sitting bull en prière » (Série Little Big Horn)
Cette même année, il réalise une commande pour le
Comité International des Jeux Olympiques, « Le coureur sur
la ligne de départ.
Durant l’été 2002, il réalise, à la
demande de « Médecins du Monde », une sculpture de
Victor Hugo pour la « Journée du refus de l’exclusion
et de la misère ».
Le bronze de cette sculpture a été commandé par la
Ville de Besançon, ville de naissance de Victor Hugo. Elle a été
installée le 17 Octobre 2003 à Besançon, place des
Droits de l’Homme, lors de la «Journée du refus de
l’exclusion et de la misère », avec « Médecins
du Monde ».
Le Whitney Museum à New York a également accueilli en 2003
une partie de la série sur la bataille de Little Big Horn, dans
le cadre d’une exposition intitulée « Américan
effect ».
Toujours, il sculpte sans modèle. Sa matière, il l’invente.
En une savante alchimie, il laisse macérer pendant des années
un certain nombre de produits. Cette matière est pour lui une œuvre
en elle-même, une matière qui le rend presque aussi heureux
que la naissance de la sculpture elle-même. Il l’applique
sur une ossature faite de fer, de paille et de jute, laissant à
la nature et au matériau sa part de liberté, ouvrant la
porte à l’imprévu. Une attitude fondamentalement artistique,
mais africaine aussi.
Car sa vie autant que son œuvre sont aujourd’hui profondément
ancrées dans son pays. Il n’imagine pas de pouvoir sculpter
ailleurs qu’au Sénégal. Et, alors qu’il vécu
une vingtaine d’années en France, plus rien ni personne ne
pourrait lui faire quitter sa terre africaine.
Livres
- « Ousmane Sow » - Editions Revue Noire
Distribution Hazan
- « Le soleil en face » - Editions Le P’tit
jardin Distribution Actes Sud
- « Ousmane Sow, Le Pont des Arts 1999 »
Editions Le P’tit Jardin Distribution Actes Sud
Films
- « Ousmane Sow
» (1997 )
International Emmy Awards / New York (nomination 1999)
Cassette video : Editions Le P’tit Jardin – Distribution
Actes Sud
- « Ousmane Sow, Le soleil en face » 2000
Prix du Festival International du Film sur l’Art de Montreal 2001.
Cassette video : Editions Le P’tit Jardin – Distribution
Actes Sud
Site
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